Léon Tolstoï

Tolstoy

Le comte Lev Nikolaïévitch Tolstoï, dont le nom a été francisé en Léon Tolstoï, (1828-1910) est, avec Fiodor Dostoïevski, un des géants de la seconde partie de la période connue comme l’âge d’or de la littérature russe (débutant en 1820, avec les premières œuvres de Pouchkine, et se terminant en 1880 avec les dernières grandes œuvres de Dostoïevski). Ses trois grandes œuvres les plus connues sont les romans Guerre et Paix, Anna Karénine et Résurrection. Les œuvres de Léon Tolstoï sont considérées désormais quasiment comme des ouvrages philosophiques, et souvent étudiées comme tels dans les plus grands établissements universitaires du monde.

Derrière la gloire de ce destin d’écrivain et d’aristocrate russe du XIX siècle se cachent une vie parfois tragique et un gouffre de contradictions. Elles ont fait de Tolstoï, lors de son vivant, la cible des critiques les plus acharnées, venues de tous bords, tant de la société civile que de l’aristocratie, tant du monde littéraire que du monde ecclésiastique. Sans doute était-il trop grand pour son époque, pour la destinée qui lui était réservée.

La guerre de Crimée, à laquelle il prit part comme jeune officier issu de l’aristocratie moscovite, le marqua à jamais. Dès son retour à la vie civile dans un monde aisé, il consacre sa vie entière à la réflexion sur la guerre, sur la mort, sur l’humain face à ces phénomènes éternels. Ses réflexions, dans le fond religieuses, le mettront assez vite en conflit avec l’Église orthodoxe, provoquant des polémiques dans toute la société…

Les révolutionnaires russes, dont Lénine en personne, voyaient en Tolstoï un prophète de la révolution de 1917. Le Prince d’Oldenbourg, ami de Nicolas II qui dut émigrer après 1917 et vivait à Paris, estimait que la rencontre de conciliation entre Tolstoï et Nicolas II, qui n’a jamais eu lieu mais était dans l’air selon certaines rumeurs, aurait pu changer le cours des événements en Russie s’ils étaient arrivés à s’entendre…

Peu à peu, Tolstoï se retrancha derrière ses convictions passionnées, mais pas toujours appropriées sur le plan philosophique et surtout théologique. L’homme peut-être le plus religieux de Russie, dont la sœur était moniale, se retrouva seul, isolé, et finit tragiquement ses jours, en quittant ses proches malgré son âge avancé, sur la couchette d’un train dans la petit gare d’Astapovo, sans autoriser sa famille et ses amis à lui dire adieu et sans que l’Église ait levé l’excommunication dont elle l’avait frappé…

Jusqu’à aujourd’hui, ce problème n’est pas résolu, malgré le souhait de nombreux hommes d’Église. Le patriarche Alexis II avait lui-même demandé à son entourage d’apaiser la polémique autour de cette question toujours brûlante – consigne qui n’a jamais été appliquée…

Tolstoï est un génie pour les lecteurs et un ennemi pour les hommes d’État et de pouvoir, sans doute à jamais… Les descendants du comte Léon Tolstoï vivent partout dans le monde : en Russie, aux États-Unis, en France… Son domaine, Iasnaïa Poliana, est dirigé par Vladimir Tolstoï, un de ses descendants. Sa fille, Alexandra, a vécu aux États-Unis et dirigé une fondation, «Tolstoy Foundation», qui s’occupait des réfugiés russes de l’époque soviétique, et aidait notamment les écrivains en exil. La famille, qui compte plusieurs dizaines de personne, se réunit tout l’été dans le domaine Tolstoï à Iasnaïa Poliana…

Du côté français, la descendante la plus proche, la comtesse Colette Tolstoï, a épousé le petit-fils de Léon Tolstoï. Cette Française, issue de la vielle noblesse, vit aujourd’hui à Paris et dirige l’association « Les amis de Tolstoï ».

 

 

Les amis de Tolstoï, association, France

__________________________________________

«Qu’est-ce que la religion ?»
Tolstoï nous parle en français… lu par Tolstoï lui-même, audio texte

[jwplayer mediaid= »12005″]

__________________________________________

«Вера и неверие Льва Толстого»
беседа В. Репина с епископом Вашингтонским и Сан-Францискским Василием (Родзянко)

__________________________________________

Chroniques cinématographiques russes

[jwplayer mediaid= »4198″]

Le comte Léon Tolstoï, durant les dernières années de sa vie, en voyage à Moscou et dans son domaine de Iasnaïa Poliana près de Toula, avec sa femme, Sophia Andreïevna, et ses enfants.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *